Cesana - Col du Mont Cenis (suite)

La fin de la descente est un empilement ininterrompu de lacets, on se dit qu'on aurait dû les compter, on ne devait pas être loin de la cinquantaine. On s'arrête dans un petit parc au-dessus de Susa pour manger. Notre repas sera agrémenté par une partie de foot acharnée entre une mamie bien alerte et ses petits enfants. On repart. NO TAV est écrit partout sur la route. Les gens de la vallée en ont sûrement assez de vivre dans une vallée considérée uniquement comme un couloir de transit. La liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin serait certainement l'équipement de trop. Et ils le font savoir. On arrive donc à Susa, il fait chaud et il reste encore 20 kilomètres pour atteindre le refuge où nous passerons la nuit. La montée est dure, la route (construite sous Napoléon, mais améliorée depuis !) est large, un panneau « 3 km à 10% » n'est pas là pour nous rassurer. Il paraît qu'Hannibal est aussi passé ici avec ses éléphants.
Nous entrons à nouveau dans le brouillard (au sens propre et au sens figuré d'ailleurs !), il fait chaud et humide, la sensation est désagréable. Nous atteignons enfin l'ancienne douane, encore quelques lacets et c'est la barrage du lac du Mont Cenis. L'hôtel-refuge est juste là. Ouf ! Encore une fois, nous sommes fatigués. Nous sommes en France et pourtant tout le monde parle italien. Normal, le plateau sommital sur lequel nous sommes n'est français que depuis 1945. Hasards de l'histoire et des changements de frontière au cours des siècles. Une bonne douche plus tard, nous allons faire un tour à pied en direction du barrage. Nous sommes entourés de montagnes de plus de 3000 mètres, des langues de brume remontent du côté italien, un immense hôtel semble désaffecté, les sensations sont irréelles : nous sommes au bout du monde. A notre grande surprise, il ne fait pas froid même si nous sommes à 1900 mètres d'altitude. Il y a des marmottes partout. Cette montagne est apaisante. On se dit alors que demain matin, il va sûrement faire froid. Retour au refuge pour le repas du soir. Plat de pâtes réparateur et tarte aux myrtilles. De quoi bien repartir ! Dans le dortoir, nous sommes pour l'instant seuls même si deux randonneurs lyonnais arriveront par la suite.

 

Etape suivante.