17 Août : Chianale – Vinadio  117 km (2896 m de dénivelé)
Colle di Sampeyre 2284 m – Colle della Fauniera 2511 m

Réveil à 7h15. Dur de quitter un endroit pareil. Je me charge encore plus en achetant un kilo de miel produit dans le village que j'ai pu goûter au petit-déjeuner. Pour le départ, descente d'environ 20 kilomètres dans la Valle Varaita (du nom de la rivière qui y coule) pour rejoindre la petite ville de Sampeyre. On longe le lac artificiel de Pontechianale, sur lequel, les jours de vent, on peut faire de la planche à voile ! Arrêt traditionnel pour les achats du pique-nique et début de l'ascension du Sampeyre. Pour avoir déjà fait ce col lors de quelques éditions de la Fausto Coppi, je sais que l'on va souffrir. Heureusement, la forêt nous cache un peu du chaud soleil de la matinée. Les paysages sont grandioses même si un sournois gros nuage nous cache en permanence le Monte Viso. On traverse de magnifiques prairies. Les 4 derniers kilomètres nous paraissent très longs, on voit le sommet mais on ne semble pas s'en rapprocher. On se fait doubler par un « avion ». Nous n'avons décidément plus le même rythme, nous avons appris la lenteur, le geste économe en énergie, le patience. Vers le sommet, nous découvrons le lac de Pontechianale, Chianale  et le col Agnel. Peu de distance à vol d'oiseau mais beaucoup d'efforts et de plaisir aussi pour arriver là. Nous aurons finalement vu très peu de voitures. Aujourd'hui, et cela sera confirmé par la suite, la route est à nous. Nous entamons la descente très pentue vers le petit village perdu d'Elva. Les 7 derniers kilomètres sont impressionnants : une route étroite à flanc de rochers, un à-pic vertigineux à droite, des tunnels et une pente entre 10 et 15%. Sensations garanties ! En bas, pas de quoi se reposer, nous longeons la Valle Maira pendant 500 mètres et nous virons à gauche pour aborder tout de suite  les premiers contreforts du col de la Fauniera (ou colle dei morti, allez savoir pourquoi !!). 23 kilomètres et des passages très durs. On s'arrête au premier village pour pique-niquer sur une aire de jeux où une famille est déjà en train de manger. L'homme vient nous proposer du vin. Est-on en si piteux état qu'il le considère comme un remontant efficace ? Nous refusons poliment même s'il insiste. Pour une bière, je n'aurais pas dit non ! Peut-être ne veut-il pas nous voir repartir ? Il nous demande si nous sommes autrichiens et où nous allons. Il semble apeuré lorsque nous lui expliquons que nous allons gravir la Fauniera.
Le pique-nique avalé, c'est reparti... tranquillement ! La pente devient alors moins raide pour augmenter à nouveau. Des panneaux placés tous les kilomètres indiquent la distance au sommet et le pourcentage moyen du kilomètre précédent. Ouf ! On a passé 11,25 %. A environ 7 kilomètres du sommet, le morceau de bravoure : LE passage à 23 %. On met tout à gauche, ça passe facile. On continue notre ascension, la végétation se fait plus rare, les rochers plus apparents, on commence à entendre de nouveau les cloches des vaches et les cris des marmottes. Une 2 CV du Gard nous double, elle va guère plus vite que nous, son conducteur nous klaxonnera en nous retrouvant dans la vallée suivante. Sympathique attention ! On voit des randonneurs dont deux avec un chien portant ... un sac à dos ! Par contre, les voitures sont quasiment absentes. La montagne est à nous, ou nous sommes à elle, c'est selon !
Nous arrivons enfin au col Esischie, le brouillard fait son apparition. Dommage pour le spectacle ! Il reste 1 kilomètre à 10 – 11 % pour atteindre le sommet de la Fauniera. Ouf ! Nous y sommes. Une stèle rappelle les exploits de Pantani sur ces routes. Rituel du coupe-vent et c'est parti. Nous entamons la descente avec un couple de randonneurs allemands beaucoup plus lourdement chargés que nous. 2 kilomètres après le sommet, nous bifurquons à droite sur 50 mètres pour atteindre le colle Valcavera et pour découvrir un panorama grandiose et de nombreux chemins serpentant en tout sens dans la montagne. Ce sera pour une prochaine fois !

Cette fois-ci, nous nous lançons vraiment dans la descente, très raide au début, plus douce vers la fin. Après 24 kilomètres, Demonte est atteint. Nous sommes dans la Valle Stura. Il reste 12 kilomètres pour rejoindre l'hôtel à Vinadio. La route empruntée est celle du col de Larche menant en France vers l'Ubaye, la circulation est intense et les camions nombreux. Nous n'avons plus l'habitude ! Enfin l'hôtel ! Douche et ballade dans Vinadio. Je me retrouve seul car mon collègue a décidé de continuer pour essayer de rentrer à Grasse. Il s'arrêtera finalement à St Sauveur sur Tinée où son épouse le récupérera. Pendant ce temps-là, j'en profite pour faire le tour de la forteresse construite par les Piémontais pour se protéger des Français. Ensuite, ce sera pizza (la première du périple) et au lit !
En haut de la Fauniera
En haut de la Fauniera

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