Autriche - Allemagne - Autriche 

(De Imst à Wien)

 

Jour 7 (23 Juillet) : Imst - Innsbruck - 64 km

Il a plu durant la nuit, il pleut encore ce matin. C'est donc à l'abri dans le camping que nous petit-déjeunons. On attend un peu que tout sèche et nous voilà repartis en direction d'Innsbruck aujourd'hui où nous devrons retrouver Lena et Helli, excellents amis de Karin.

Nous reprenons la piste de l'Inn et sommes très rapidement stoppés par des travaux le long de la voie ferrée jouxtant la piste. Du ciment est apporté par hélicoptère si bien que Karin a le temps de parler de notre périple à l'ouvrier chargé de fermer la route. Même si je n'ai pas tout compris, je note l'incrédulité sur son visage !!

20 minutes plus tard, nous pouvons enfin repartir.

La piste est très agréable, variée et vallonnée mais plutôt en descente évidemment. Tiens, la bifurcation pour la piste cyclable de l'Ötztal !

Nous arrivons dans un charmant village où nous choisissons de stopper pour acheter du pain. Malheureusement, le seul commerce vient de fermer. Des voisins appellent la gérante qui vient le réouvrir juste pour nous !!! On aura du pain à midi !!!!

Pique-nique rapide car les nuages s'amoncellent dangereusement. Et effectivement, non loin d'Innsbruck, il se met à pleuvoir très fort. Nous sommes arrêtés le long d'une aire d'autoroute, sous un arbre, à attendre que le temps retrouve une certaine clémence. Nous attendons, attendons, attendons, ... Zou !!! C'est le bon moment !!!! La piste empruntée est boueuse à souhait et il pleut maintenant des trombes d'eau. Nous sommes "sauvés" par l'autoroute passant au-dessus de nous. Nous sommes à l'abri ! Un tracteur passe, un jogger passe, 4 VTTistes estoniens passent ... mais font demi-tour pour nous rejoindre à l'abri.

Nous attendons, attendons, attendons ... Le ciel est désespérément bouché aussi décidons-nous de faire les quelques 5 derniers kilomètres sous l'averse.

Karin retrouve sans souci le logement de Lena, les années passées à Innsbruck ayant laissé leur empreinte.

Douche, tisane, discussion, ... Nous retrouvons Helli chez qui nous mangerons et dormirons. Pour demain, la météo annonce un temps froid et pluvieux. Chouette !!!

 

Jour 8 (24 Juillet) : Innsbruck - Wörgl - 69 km

Effectivement, il pleut et il fait froid ; on aperçoit même de la neige fraîche juste au-dessus d'Innsbruck. On patiente, patiente ... jusqu'à 2 heures de l'après-midi et finalement, quand faut y aller faut y aller !!! 70 km sous la pluie et les nuages bas. Autant dire que nous n'avons pas vu grand-chose !!!

Nous arrivons à Wörgl où Karin négocie à la baisse le prix d'une chambre dans un hôtel. Mission réussie ! La chambre est un immense étendoir à linge : les lampes de chevet pour les chaussettes par exemple !! 

Le soir, dans un restaurant au décor typiquement tyrolien (avec nécessairement un hardos éclusant bière après bière au comptoir !!!!), nous dégusterons une ... pizza !!!

Il fait 12°C. Vite, sous la couette !!!!

 

Jour 9 (25 Juillet) : Wörgl - Bad Reichenhall (Allemagne) - 96 km

Réveil un peu cotonneux : la journée de la veille a laissé quelques traces. C'est étonnant comme rouler sous la pluie peut être fatiguant ! Petit-déjeuner dans la chambre et départ sous un ciel bien chargé encore. A la sortie de Wörgl, on se perd un peu et arrivons dans un long tunnel très passant dans lequel Karin coince sa chaîne dès l'entrée ! On le traversera à pied sur le trottoir !!!

Nous passons quelques villages tyroliens typiques où de nombreux cars étrangers sont garés : Söll, Ellmau, Going (où une fête tyrolienne bat son plein).

Nous sommes tout proche de Kitzbühel, à St Johann in Tirol exactement où nous stoppons pour pique-niquer. Le ciel s'est un peu dégagé même s'il fait toujours frais. Tout va bien, je savoure ces instants vécus sans véritables contraintes. Ensuite, la route est plus calme et un gentil vent dans le dos nous permet de nous délecter pleinement des paysages de montagnes environnants. Un petit col et hop ! Nous voici à Lofer (où une route mène au Gossglockner). Un autre petit col et hop ! Nous revoici en Allemagne. Depuis Lofer, nous avons suivi le Mozart radweg. Il est vrai que dans la région les circuits pour vélo ne manquent pas !! Bad Reichenhall, terme de l'étape du jour.

Nous optons pour le camping au bord de la Saalach, la rivière du coin. Beaucoup de Bataves, encore une fois. Comme d'habitude, maintenant que tout est bien rodé : montage de la tente, douche, repas et ...dodo !

 

Jour 10 : 26 Juillet : Bad Reichenhall - Salzburg - 26km - puis Salzburg - Linz (Autriche) en train

10 jours que nous roulons maintenant. Ce sera donc une (demi-)journée de repos.

Nous parcourons rapidement les 20 kilomètres nous séparant de Salzburg, poussés que nous sommes par un doux vent bien sympathique. L'extase ! Rouler sans presque appuyer sur les pédales, se sentir léger, aérien. On en oublie instantanément tous les instants plus pénibles. Eh oui, voyager à vélo ne procure pas que de la joie, du bonheur, il faut quelquefois forcer, se montrer courageux, ...

Être de temps en temps malade permet apprécier vraiment les périodes de bonne santé, non ?

Visite de Salzburg. Nous ne sommes plus habitués à côtoyer autant de monde !!!! C'est beaucoup, voire trop dans certaines rues de la ville.

Dans l'après-midi, nous prendrons le train pour Linz. Quel bonheur pour le cycliste voyageur : des ascenseurs, un train à hauteur de quai, de la place pour les vélos ! Attention ! Ne succombons pas aux sirènes du confort !

Karin dort durant les deux heures du trajet, je m'imprègne des paysages que nous n'avons pas parcourus à vélo.

Arrivée à Linz. Passage à l'office du tourisme où Karin récupérera une brochure (qui se révélera fort utile) sur le Donauradweg entre Passau et Bratislava.

Nous traversons la ville pour rejoindre le camping le long du Pleschinger see. C'est donc ici notre première rencontre avec le fleuve qui va nous accompagner durant quelques semaines : le Danube. Il est déjà si large et si majestueux ! Emotion !! Nous sommes maintenant entourés de cyclo-campeurs. Normal, impossible d'accéder au camping en voiture !

Après le repas, nous retournons à Linz ... by night ... où nous manquons nous faire arrêter par un flic zélé au motif que nous avons coupé la route à un tramway !!!

La journée fut reposante, l'instant présent serein et la nuit à venir délicieuse !!!

 

Jour 11 (27 Juillet) : Linz - Emmersdorf - 105 km

Karin s'est levée très tôt pour une baignade matinale dans le lac ... mais la température de l'eau l'en empêche ! Nous nous sommes donnés deux jours pour parcourir les 220 kilomètres qui nous séparent de Wien. Il ne faudra donc pas trop traîner ! 

A partir de maintenant, nous longeons quasiment en permanence le Danube sur une piste cyclable fort agréable. Très souvent, la véloroute n°6 circule des deux côtés du Danube. Il suffit donc de choisir et même de passer de l'une à l'autre pour éviter la monotonie.

De charmantes petites villes se suivent : Mauthausen (qui a semble-t-il décidé résolument de tourner le dos à son passé effroyable : rien ne rappelle les camps), Grein, ... 

C'est là que nous remplissons notre estomac de quelque nourriture ... terrestre pendant que de gros nuages noirs, eux, remplissent le ciel petit à petit.

Après avoir traversé Weins, il se met effectivement à pleuvoir. Arrêt à l'abri d'arbres fruitiers. Karin joint donc l'utile à l'agréable.

La piste, ensuite, reste très plaisante le long du Danube. On rencontre quelques cyclistes mais moins que je l'avais pensé en préparant ce voyage. Le mauvais temps y est peut-être pour quelque chose.

Finalement, nous arrivons à Emmersdorf où nous camperons ce soir.

Après les activités rituelles (voir plus haut), nous enfourchons à nouveau les vélos pour traverser le Danube et rejoindre la jolie ville de Melk célèbre pour son abbaye bénédictine.

Retour au camping sous des trombes d'eau, repas dans la laverie dudit camping avec un couple de Hollandais. Et hop ! Sous la tente pour un sommeil réparateur !

 

Jour 12 (28 Juillet) : Emmersdorf - Wien - 126 km

Voici donc notre jour le plus long : 120 kilomètres pour rallier Wien. 

Nous partons de bonne heure et de bonne humeur car il ne pleut pas ! Le Danube est plus encaissé, ses flancs sont plantés de vignes donnant des vins réputés. Cette région s'appelle la Wachau. Nous traversons de magnifiques villages vignerons : Spitz, Weissenkirchen, Dürnstein, ... et également Willendorf mondialement célèbre pour sa Vénus. Mais si, vous la connaissez ! 

La piste est toujours agréable le long du fleuve. Viennent ensuite Stein an der Donau, Krems et une partie plus fastidieuse car peu variée jusqu'à Tulln. Il pleut à nouveau !! De nombreux randonneurs sont sur ce tronçon. Nous en croisons un qui a choisi une solution originale pour ne pas craindre la pluie : ne porter qu'un short !!!!

Tulln donc, sa place centrale, ses toilettes, son musée Egon Schiele (il y est né), sa fontaine de Niebelungen (d'après la chanson, c'est là qu'Attila rencontra Gudrun).

Nous continuons de rouler sur l'agréable piste de la digue du Danube. Nous rencontrons un couple d'Andorrans que nous reverrons en Hongrie.

Wien approche. Pour faire durer le plaisir, nous nous arrêtons à Klosterneuburg. Karin part s'y balader à pied pendant que je savoure l'instant présent.

L'entrée dans Wien est plus chaotique et il nous faut plus d'une heure pour trouver le lieu de rendez-vous. 

Nous avons finalement parcouru 126 kilomètres mais nous allons étonnamment bien. Tant mieux !

Les deux jours suivants seront consacrés à la visite de cette ville que Karin connaît bien. Un peu un retour aux sources, un pèlerinage plein de nostalgie, pour moi, une intéressante découverte.

 

Jours 13 et 14 (29 et 30 Juillet) : Visite de Wien