La propriétaire du gîte m’aura préparé un plateau petit-déjeuner avec confiture maison, pain bio, fruits frais. Vraiment sympa ! !
Et c ‘est reparti. Aujourd’hui direction Moustiers-Sainte-Marie.
La question de la matinée est de savoir si je me permets de monter jusqu’au sommet du Mont Ventoux. J’arrive à Bédoin et j’attaque l’ascension. Il y a des cyclistes partout et pourtant nous sommes en semaine. Un Belge roule à la même allure que moi ; il est accompagné de son épouse (?) sur un scooter. Elle part à l’avant, s’arrête, le prend en photo, l’encourage (en flamand), repart, s’arrête, le prend en photo, l’encourage (en flamand),  repart, s’arrête,… Bon, j’en ai vite marre ! Je m’arrête d’autant plus facilement que ma roue arrière est en train de se desserrer. La pente est toujours entre 8 et 9%. C’est dur mais les paysages sont magnifiques. La forêt est splendide et, dès sa sortie, la vue s’ouvre sur le sommet pelé et les alentours. Arrivé au chalet Reynard, j’écoute la petite voix prudente qui me dit d’en rester là et d’en garder pour le reste de l’étape ; je la remercierai plus tard. Je me vêts chaudement pour descendre sur Sault.

Et là, c’est une explosion de couleurs, d’odeurs,… qui se poursuivra jusqu’au soir. De la lavande et des fleurs partout, des champs de blé en train d’être moissonnés. Les effluves chatouillent mes narines. Dommage que les appareils photos olfactifs n’existent pas. Bizarre d’ailleurs, en y réfléchissant, cette primauté de la vue sur tous les autres sens.
Le voyage est divin, d’autant que les voitures sont rares. Je m’arrêterai à Banon pour, au marché, faire des provisions que je dégusterai à Forcalquier : pain bio, fromage de chèvre fermier,… Reste à monter sur le plateau de Valensole et à rejoindre le gîte au-dessus de Moustiers-Sainte-Marie. 
Mais deux « mauvaises » nouvelles viennent ternir la fin de cette journée idéale : je me suis fait piquer au bras par une abeille et rejoindre le gîte de Venascle nécessite de gravir une côte d’environ 6 kilomètres avec de forts pourcentages. En plus, fallait-il y voir un signe, pour atteindre le gîte, il faut suivre les pancartes avec une abeille ! Au cours de cette ascension, je pourrai assister à la propagation d’un incendie de forêt dans le camp de Canjuers. Le gîte s’annonce. J’y arrive fatigué mais plus que ravi ! On est seul au monde, c’est magique ! Les propriétaires nous signalent qu’ici l’eau est un bien plus que précieux puisque rare et, qu’en plus, nous nous trouvons sur le trajet des sources alimentant Moustiers-Sainte-Marie. Nous mangeons tous ensemble dehors, les propriétaires, des randonneurs, des parapentistes, deux jeunes frimeurs suisses en décapotable travaillant à l’UBS (mais que font-ils donc là?) et moi. Tous les produits sont locaux, c’est excellent ! J’ai droit à la traditionnelle omelette spéciale végétarien accompagnée de ratatouille !
Seul, je profiterai de la nuit silencieuse pour admirer l’immensité du ciel étoilé. Quelques étoiles filantes me permettront de faire un vœu. Des instants comme ceux-là mériteraient d’être partagés tellement l’émotion est forte !
Je m’endors apaisé et heureux même si la piqûre m’inquiète un peu vu la taille de mon bras au pli du coude. Demain sera un autre jour.