Réveil et grand soleil. La pluie n’est qu’un mauvais ( ?) souvenir. Peut-être est-ce tout simplement le moyen de se laver, de se purifier ?
Gros petit-déjeuner car la journée promet d’être longue.
Je rejoins Le Massegros en traversant le causse de Sauveterre : le paysage est grandiose et sauvage, de la bruyère et des chardons partout. J’atteinds ensuite Saint-Rome-de-Dolan et les gorges du Tarn se dévoilent à mes yeux. Le paysage est sublime. Je descends dans les gorges vers Les Vignes et tourne à gauche direction Sainte-Enimie. 25 kilomètres de gorges, de falaises, de rivière parfois calme, parfois tumultueuse transportant une quantité non négligeable d’embarcations en tout genre. Le paradis du kayak ! Sainte-Enimie atteinte, se présente le premier vrai col du voyage, le premier col avec sacoches pour moi. Certes, modeste avec ses 900 mètres d’altitude, le col de Coperlac permet d’atteindre...
...le causse Méjean. Le paysage change alors du tout au tout : des immensités infinies de champs. Je suis quand même frustré de ne rencontrer aucun troupeau. J’apprendrai plus tard qu’ils sont beaucoup plus haut, vers le Mont Lozère.
Descente sur Meyrueis puis...
...c’est le col de Perjuret. Ce nom résonne pour moi de manière particulière car mon premier vélo (il était rouge) à 6-7 ans était un Roger Rivière, coureur qui tomba et se blessa très gravement dans ce col lors d’un Tour de France.
Je décide de pique-niquer au sommet. Et là, cruel dilemme : monter au mont Aigoual ou pas. J’y vais, j’y vais pas, …
Finalement, je vais voir ce que donne le bas du col et… comme toujours dans ces cas-là je me retrouve au sommet après 15 kilomètres d’ascension. Je ne le regrette pas tellement le paysage à 360° est à couper le souffle. Les touristes motorisés ne s’y sont d’ailleurs pas trompé. C’est noir de monde.
Quelques photos et je redescends direction Florac.

Dernier col de la journée : le col du Rey qui, avec ses 5 kilomètres ne semble pas impressionnant, mais l’est pourtant puisque les pourcentages flirtent en permanence avec les 10%. Je traverse Berre-des-Cévennes où se tient une foire artisanale et j’arrive à Saint-Martin-de-Lansuscle par une « route » minuscule. Je dois téléphoner à la collègue qui doit m’héberger. La seule cabine du village n’accepte ni carte, ni pièces, ni PCV,… Je n’ai toujours pas compris comment elle fonctionne ! Une charmante dame sort alors de chez elle et, devant ma tête (ressemblant sûrement à celle d’un poule devant un cure-dents), me propose d’utiliser son téléphone portable. Très sympa. Le contact établi, j’apprends qu’il me reste trois kilomètres et qu’on va venir à ma rencontre. Chouette !

J’arrive à Raynols, hameau composé de quelques maisons seulement, des anciennes magnaneries. En effet, dans ce coin des Cévennes, toutes les maisons possédaient un étage supérieur dédié à l’élevage du ver à soie. Cette activité liée à une agriculture vivrière locale permettait aux habitants du coin de vivre. Mais aujourd’hui tout ceci a disparu et il n’est pas rare de croiser des voitures anglaises, allemandes ou suisses,…
La sœur de ma collègue élève des chèvres. Nous allons donc leur rendre une petite visite !
J’apprendrai lors du repas du soir que, quelques jours auparavant, le sous-préfet de Florac a autorisé la destruction au bulldozer (avec compagnies de CRS en renfort) d’une grosse habitation qui était squattée et retapée depuis plusieurs années. Cela a provoqué un gros émoi dans la région puisque ce lieu avait joué un rôle important pour le maquis des Cévennes lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Que ce soit en ville, à la campagne, à la montagne, malheur à celles et ceux qui ne payent pas de loyer ou qui ne sont pas propriétaires !

Je passerai la nuit dans la chambre d’un des ancêtres de la famille. Douce nuit !

 

A demain !