Prato allo Stelvio - Livigno

88 km et 3021 m de dénivelé

 

Réveil aux aurores. Grand bleu. Je m'affaire dans le camping encore endormi. Aujourd'hui "grosse" journée avec 3 cols. Et quels cols ! Le Stelvio, j'en ai rêvé, je l'aurai fait !!!! 25 km d'ascension et 1800 mètres de dénivelé. Suivront le passo di Foscagno et le passo d'Eira.

 

C'est parti. Le bas est plutôt tranquille, j'atteins Gomagoi et la première épingle. Comme elles sont numérotées et que celles-ci arbore le numéro 48, je sais qu'il m'en reste donc ... 47 !!!!

Un groupe de VTTistes coréens se prépare. Beaucoup me doubleront lors de l'ascension. Comme beaucoup d'autres cyclistes, mais aucun chargé comme moi.

 

J'atteins Trafoi, où trône l'hôtel de Gustav Thöni (plus connu sous le nom de Gustavo Thoeni). Vous vous souvenez le champion de ski ? Le soleil n'est pas encore vraiment levé, il fait bon. A ma gauche, le massif imposant de l'Ortler (Ortles) enneigé me toise du haut de ses 3905 mètres.

 

Je monte en comptant les virages, je m'arrête pour me dévêtir, pour me désaltérer, pour prendre des photos. Je savoure même si c'est très dur. Je rêve de laisser mes sacoches et mon sac et de m'envoler ... Presque !!!

Plus que 10, plus que 9, ... petit à petit, je grimpe, je grimpe et ce qui devait arriver arrive : je suis au sommet !!!! Quelle joie !!!! Je profite de la vue, de ces moments intenses !!!

Je me rhabille (car tout instant de plénitude a une fin) pour descendre jusqu'à Bormio même si j'aurais dû bifurquer avant.

Bon, je descends jusqu'à Bormio (seulement 40 épingles !!!!) où je m'arrête pour acheter à manger et manger ce que j'ai acheté avant l'attaque du second col de la journée : le passo di Foscagno.

La chaleur commence à être accablante. Je sens bien que je vais souffrir d'autant que ce col monte quand même pendant 15 kilomètres !

Je repars tout tranquillement ; c'est tout plat jusqu'à Isolaccia, j'entre dans le Valdidentro et là commence l'ascension de 15 km. Quelques rampes très dures en bas, je suis doublé par 5 Allemands, il fait terriblement chaud. On ne peut pas dire que le coup de pédale soit aérien, loin de là !!!!

Cela fait maintenant plus d'un an que je n'ai pas gravi deux cols dans la même journée ... et cela se sent.

A 3 kilomètres du sommet, je retrouve un moral d'enfer. Je viens de me rendre compte que mon patin de frein frotte sur la roue arrière. Je démonte les sacoches, règle ce qu'il y a à régler et là, je vole !!!! Ok, ok, j'exagère un peu !!! Mais ça va mieux quand même ! 

En haut du col, je passe la frontière italienne car la vallée de Livigno est une zone franche. Quasiment dans chaque maison se vendent alcools et tabac !

Encore 300 mètres de dénivelé pour atteindre le Passo d'Eira et c'est la descente sur Livigno. Cette ville semble être la Mecque du VTT (descente et cross-country) : j'en vois partout.

Je trouve un camping où je suis côtoyé par de nombreux VTTistes de tous pays (tchèques, allemands, anglais, suisses, ...).

Je m'installe, comprend qu'il faut acheter un jeton pour la douche et pars en courses : soupe, bière, fromage (un bout de tomme délicieux tellement gros qu'il me suivra jusqu'au bout du voyage) et deux paquets de Loacker (prononcez Loacka si vous allez dans le Südtirol !!!). Miam, miam !!!!

Je pense que je vais bien dormir en rêvant à ce que j'ai vu aujourd'hui, des jours comme aujourd'hui où l'on se dit qu'il n'y a rien de mieux que de voyager à vélo.

Donc, vivement demain !