Après donc le massif basaltique de l'Aubrac, me voici donc dans celui granitique de la Margeride.

 

Brrrrrr !!!!!! 3°C ce matin !

Pour aujourd'hui, j'ai prévu de rejoindre Châteauneuf de Randon distant d'environ 30 kilomètres mais comme je suis là pour visiter, c'est au bout de 110 kilomètres environ et de 1800 mètres de dénivelé que j'atteindrai le camping suivant.

 

Je traverse St Denis en Margeride ou une latte aux élus gigantesque trône à l'entrée du village. C'est, semble-t-il, une coutume de la région que d'honorer les élus, en particulier le maire. Lorsqu'une telle latte est impossible à monter, une plaque tricolore est apposée sur la maison du maire. Bien curieuse coutume !

 

J'atteins le col de la Baraque des Bouviers (1418 m) où un trail est justement organisé ce jour. Un petit détour par le col de la Croix de Bor où je discute quelques instants avec deux cyclistes.

Toujours sympas ces moments d'échange sur la région, ... C'est même moi (et ma carte routière) qui leur explique par où passer !

 

Je roule sous le soleil exactement et atteins le plus grand lac de Lozère : le lac de Naussac.

Je m'y arrête au niveau de la base nautique pour pique-niquer de pain complet, de tomate, de pâté végétal, d'une poire et de fromage de chèvre acheté dans la petite ville de Grandrieu.

 

Toujours personne !

 

D'ailleurs, se tenir à l'écart des hommes et, pour ainsi dire, de la vie même, offre cet avantage que l'homme, tout averti et désabusé des choses humaines par l'expérience, en s'habituant de nouveau à les regarder de loin, d'où elles semblent plus belles et plus désirables, oublie leur misère et leur vanité.

 

 

En vérité,c'est un grand réconfort, un grand plaisir, qu'offre l'écoute du chant des oiseaux - et non moins, me semble-t-il aux autres animaux qu'aux hommes. Et je crois que cela tient non tant à la suavité de leurs sons, si grande pourtant, ni à leur variété, à leur concert, qu'à ce sens de l'allégresse qui, par nature, est enfermé dans le chant, et spécialement dans celui des oiseaux. Lequel est, pour ainsi dire, comme un rire que produit l'oiseau lorsqu'il se sent en état de bien-être et de plaisir.

Je traverse alors Langogne aux confins de la Lozère, de la Haute-Loire et de l'Ardèche.

Je me perds un peu pour trouver la route longeant l'Allier. A la sortie du village, je rencontre un jeune voyageant avec un âne. Normal me direz-vous ! En effet, par ici je croise le chemin Stevenson : du nom de l'écrivain écossais qui a effectué ce périple de 250 kilomètres entre Le Puy et Alès accompagné ... d'un âne !

 

Je continue jusqu'à Luc où deux options s'offrent à moi : soit continuer la vallée de l'Allier jusqu'à La Bastide - Puylaurent et bifurquer à droite ou alors monter directement vers le château de Luc et poursuivre par une route en montagnes russes jusqu'à Cheylard l'Evêque.

 

A cause de la trop forte chaleur, je choisirai la seconde option dans l'espoir que la forêt et l'altitude veuillent bien additionner leurs effets pour m'apporter un peu de fraîcheur.

 

En tout cas la montée est bien rude et l'arrivée à Cheylard l'Evêque est un soulagement d'autant plus que je vais pouvoir goûter une bière artisanale !!!

 

Beaucoup de 'faux" randonneurs par ici : ils randonnent à vide et récupèrent le soir leur sac qu'une société aura transporté pour eux. A quand des randonnées sur la Wii ?

 

Je traverse ensuite la belle forêt de Mercoire et redescends sur Les Chazeaux. Là, quatre jeunes lozériens en voiture me doublent en klaxonnant et en hurlant : "Allez Richard !" Mais comment peuvent-ils connaître mon prénom ?

 

Plus que quelques kilomètres avant d'arriver au camping. La route est large, le vent souffle dans le dos. Le bonheur ! Finalement, j'aurai parcouru environ 110 kilomètres.

 

J'installe ma tente au milieu - et sur - les pissenlits. Je me douche et je pars faire un tour visiter la petite ville de Châteauneuf-de-Randon au-dessus d'une colline.

Arrivé en haut, je découvre un panorama époustouflant sur les environs. Je découvre également, sur la place centrale, une statue gigantesque de Du Guesclin qui est mort ici.

Un panneau "La Roche Branlante" attirera mon attention. Je décide d'aller voir. Il paraît qu'il suffit d'une légère poussée pour faire osciller cette énorme pierre. Je dois être très fatigué car rien n'y fera !!

 

Je redescends forcément dépité et rejoins le camp de base pour les préparatifs du repas et de la dernière journée.