17 Juillet : Quérigut - Maury / 118 km / 2298 m de dénivelé

Col de Moulis (862 m) - Col de Garavel (1262 m) - Col de Jau (1506 m) - Col de Roque-Jalère (991 m) - Col des Auzines (606 m) - Col de las Couloumines (699 m) - Col de Pourteil

 

Lever de bonne heure et mauvaise surprise : il fait tout gris. Nous allons déjeuner et il se met à tomber des trombes d'eau. Aïe ! Ce n'était pas prévu au programme, nous avions pris l'habitude de rouler au sec !

 

Sans nous presser, nous nous préparons en espérant une accalmie. Nous avons raison d'attendre un peu : au bout d'une vingtaine de minutes, il ne pleut plus mais les nuages sont accrochés aux montagnes juste au-dessus de nous. Ouf ! C'est parti ! Derniers échanges avec le patron décidément très sympa.

Nous descendons (chouette un départ en descente !) jusqu'aux Bains d'Escouloubre (dans la vallée de l'Aude) pour, déjà, débuter l'ascension du premier col. Le brouillard nous enveloppe mais il ne fait pas froid du tout. Encore une fois, personne à l'horizon ! Deuxième col, le col de Garavel, rapide descente et nous sommes maintenant au pied du col de Jau.

Ca y est, c'est parti pour le col de Jau. Les pourcentages ne nous paraissent plus trop élevés, nous sommes maintenant habitués à ceux à deux chiffres.

Un coup d'oeil sur le compteur m'indique toutefois 6 - 7 - 8 %. La route serpente agréablement au milieu des prairies puis des bois. Un brouillard cotonneux nous enveloppe.

J'arrive en haut et discute avec deux cyclistes en train de prendre des photos. Je parle de notre périple et l'un d'entre eux connaît le col des Palombières (vous vous souvenez, les 20 %, le premier col dur !). Je me remémore ainsi le chemin parcouru depuis St Jean de Luz. Heureux d'avoir traversé des paysages sublimes, d'avoir vécu des grands moments mais triste aussi de savoir que tout cela va se terminer demain.

Hop, je me ressaisis, attrape mon appareil photo et filme Sylvain sortant du brouillard.

Nous entrons maintenant dans les Pyrénées Orientales, c'est dire que nous quittons (à regret) l'Ariège que j'ai (rapidement) découvert et qui m'a donné envie d'y revenir !

 

La descente nous permet de passer à Mosset (l'un des plus beaux villages de France, c'est eux qui le disent !) et à Molitg-les-Bains. Encore une station thermale. On aurait pu se faire une cure ambulante !

Quelques kilomètres plus loin, bifurcation à gauche pour un nouveau col : le col de Roque-Jalère.

Là, tout a changé : les cigales ont remplacé les vaches, la lavande a remplacé les gentianes, l'herbe jaune et rare a remplacé les prairies verdoyantes. Le col de Jau est bien une frontière climatique. Pas de doute maintenant, nous nous approchons de la Méditerranée et je constate que je préfère mille fois le vert au jaune, les vaches aux cigales, les gentianes à la lavande.

 

Bon, on monte, on monte en jetant des regards dans la plaine de la Têt vers Prades où l'agitation automobile et camionesque règne assurément.

Loin de tout cela (aucune voiture encore !), nous atteignons le somment du col à 991 mètres.

Direction Sournia où il faudra trouver de quoi manger. Encore raté, vu qu'il est environ 13 heures ! Tout est fermé. Une rapide recherche nous amène à la conclusion que la seule solution est de manger au snack du camping.

Des gens charmants nous accueillent et nous préparent un sandwich pour Sylvain et une salade composé pour moi. Comme tout cela n'est pas prévu sur leur carte, les prix sont "au pif" mais étonnamment bas. Merci encore.

Nous ne nous attardons pas trop toutefois car il fait frais et il reste encore trois cols.

Col des Auzines, avalé. Col de las Couloumines, avalé. Nous arrivons à Ansignan (et son aqueduc romain) pour remonter la vallée de l'Agly. Le vent de face est terrible. Notre progression est bien lente, ce qui a le don d'amuser un imbécile en voiture qui nous klaxonnera sans raison au moment de nous croiser.

A la clue de la Fou, bifurcation à droite et dernier col de la journée (le 6e !) : le vent est dans le dos, la route, refaite, est un vrai billard ! On se régale ! Nous sommes au milieu des vignes, les éoliennes tournent à plein régime. 

Nous arrivons en vue de Maury. Le gîte dans lequel nous allons dormir est situé au premier étage de l'école communale (ça me rappellera le boulot !). Tout est en excellent état, j'en profite pour admirer la mosaïque et les fresques dans la cour.

Nous allons faire un tour dans le village, uniquement un microscopique commerce où nous achetons de quoi manger ce soir. Nous dégusterons un excellent vin du coin (eh oui, nous avons fait une infidélité au breuvage houblonné qui a tenu lieu de doping tout au long de la traversée !).

Il s'agit d'optimiser l'étape de demain pour terminer de la manière la plus agréable qui soit.

 

Nous opterons pour un circuit empruntant 3 cols (on ne peut plus s'arrêter !) et surtout, le sentier du Golf Antique entre Port-la-Nouvelle et Narbonne, sentier qui, dans cette partie, longe de manière continue le canal de la Robine.