13 Août : Jausiers (La Chalannette) – Cesana Torinese 127 km (2896 m de dénivelé)
Col de Vars 2109 m – Col d'Izoard 2361 m – Col du Montgenèvre 1854 m


Comme tous les jours, je me léverai de bonne heure pour aller profiter de la quiétude apaisante des paysages, des odeurs, des bruits du petit matin.
Réveil « officiel » vers 8h15. Départ vers 9h00. Encore une fois grand beau temps ! Départ en descente puis remontée de la vallée de l'Ubaye jusqu'aux Gleizolles. Nous admirons à notre gauche l'imposant fort de Tournoux qui présente un dénivelé de 678 mètres, ce qui le rend unique en France. On est partis plus tranquillement qu'hier et on attaque le col de Vars. Le départ est peu pentu, tout va bien, d'autant que le paysage qui s'offre à nos yeux est fantastique. Ça y est, on a oublié la ville, la vie de tous les jours, on est DANS notre raid. Nous dépassons Saint Paul sur Ubaye, l'une des plus vastes communes de France, et arrivons à Melezen. C'est ici que les choses sérieuses commencent : 4 km à 9 / 10 %. On mouline, on découvre le rythme qui nous permettra de durer sans se fatiguer. On a le temps d'observer la nature. La flore et la faune des talus n'ont plus de secrets pour nous ! Des Italiens nous doublent, on échange quelques mots d'encouragement, nous les retrouverons au sommet. Superbe et longue descente vers Guillestre. Nous nous y arrêtons, c'est jour de marché. Je discute avec un homme qui me dit avoir fait plein de randonnées même en famille. C'est louche, chaque fois que l'on parle de notre périple, les gens nous félicitent, incrédules, en nous disant que ce sera dur. Aurions-nous été présomptueux ? L'avenir nous le dira.
Le pique-nique emballé dans les sacoches, nous repartons dans la vallée du Guil. Super ! Nous profitons du vent dans le dos. Une montée pour se mettre en jambes et c'est l'attaque du col de l'Izoard. Au premier virage, on s'arrête pour pique-niquer à l'ombre. Il fait chaud et cela nous permettra de nous délester pour la montée.
Cette petite pause terminée, on attaque le col.14 kilomètres, ça n'est finalement pas très long, se dit-on à ce moment-là. En fait, on se rend compte qu'on ne l'attaque pas ce col (ce qui sera le cas pour les suivants également) : disparue ce vocabulaire guerrier, on se fond dans le paysage, on lui appartient, on fait corps avec les éléments, on n'essaie même plus de les dompter, on accepte juste de faire partie du monde qui nous entoure. Jusqu'à Arvieux, tout va bien, on s'arrête remplir le bidons et on détaille les affiches présentant les animations de ce petit village : tiens, un film sur les Touaregs le soir même. Puis les choses sérieuses commencent. Des lignes droites pentues et interminables. De quoi saper le moral ! Ouf, la montée en lacets se profile mais la pente ne s'allège pas, des kilomètres à 10 %. Dur, dur !

 

Suite de l'étape.